lundi 3 septembre 2012

Retour du boulot

C'est chouette la vie à Lyon.

Retour du boulot.
18h00, dans le tram même pas bondé, après une journée sympa dans mon équipe de gens réellement dévoué au service public.
J'écoute trois gamines qui maudissent leurs parents en prenant des airs rebelles, qui refusent de s'attacher aux apparences... mais qui n'ont surtout pas oublié de se farder, d'étudier méticuleusement la coordination chromatique de leurs fringues, de tenir leurs sacs-à-main de manière très étudiée.
Une trentenaire téléphone face au paysage qui défile, et explique à sa correspondante qu'elle a eu plein de problème avec le dossier de cette fille qu'elle aurait bien voulu garder mais qui ne répond jamais et n'arrive pas à se tenir aux horaires de "la boîte"...
Un mec de quarante ans en jeans-baskets-sweat-à-capuche se rend compte qu'il a oublié quelque et répète "Meeeeeeeeerde, mais quel con..." en fouillant et refouillant dans son sac en bandoulière.

Arrivée place Carnot, sur le petit terrain de foot, des Roms de 16 à 25 ans jouent au foot... La moitié torse nu, un tiers nu-pieds, tous très bien foutus, le corps hâlé, les muscles tendus et la testostérone gonflé par le "camping".
Sur les bancs de la place, des petits vieux se plaignent du temps et critiquent les parterres de fleurs sauvages "à la mode" mais si peu ordonnés. Ils ne remarquent même pas le gamin qui fument une cigarette qui sent drôle (!) à deux mètres.
Un gamin Rom manque de se casser la gueule sur un tricycle déglingué, ça fait ricaner ses copains qui font leur cirque sur la pelouse. Dans les allées leurs mères discutent de trucs forcément sérieux. Leurs tentes sont sagement repliées contre les troncs des grands platanes, en attendant l'installation quotidienne. J'ai le sentiment qu'ils sont plus nombreux que d'habitude... mais après tout c'est pas si pire de les laisser dans les quartiers les plus chers (enfin j'aimerais qu'ils aillent aussi dans le 6e arrdt).

De la fac catho en face qui fait sa rentrée, sortent une demi-douzaine de filles qui gloussent parce qu'elles assument difficilement leurs fringues "fluo", les épaules rentrées et les cheveux longs démêlés pour cacher leur honte. ...Il est vrai que c'est pas très habituel, doit y avoir un truc.

Le truc, c'est rue d'Enghien : une foule de jeunes bourges de ladite "catho"qui s'abreuvent de bière pas chère (fournie par le bar attenant), chantent à tue-tête des trucs incompréhensible, et trouvent que porter une perruque orange-crade c'est le trop le comble de la ouf-itude...
C'est fou la proportion de blonds à mèche !...
Bon, ils sont gentils finalement, et ça ne me dérange pas qu'ils se fassent plaisir de temps en temps. Mais ça fait juste chier de penser qu'ils vont se précipiter pour voter UMP aux prochaines élections tout comme leurs parents. J'espère qu'ils réfléchissent aussi au sens de leurs vie sur terre de temps en temps...

Tout ça en 150 m à peine.
Rentré à la maison, la rumeur des jeunes cathos par la fenêtre ouverte par mon amoureux qui m'ouvre la porte. La chatte se frotte contre nos jambes tandis qu'on s'embrasse.