mercredi 23 janvier 2008

Pourquoi il ne faut pas aller voir "Je suis une légende"

I am legend.

Ce film est tiré d'un livre de science fiction de Richard Matheson du même nom.
Je suis allé voir le film, Bruno a lu le livre. Chacun son job ;-)
Et bien j'ai été lésé avec un grand "B" !

Reprenons sommairement : Ce film évoque la possibilité qu'un virus modifie radicalement l'équilibre de l'espèce humaine. En l'occurence, il fait :
- mourir 80% des contaminés,
- muter comme vampire 20 % ("vampire" est à prendre au sens littéraire du mot : un être qui ne supporte pas la lumière et se nourrit de sang)
- rien aux autres. (Oui, 80 et 20, ca fait 100%, mais comme le héro du livre est le seul à ne pas être contaminé, ca fait 1 sur 6 milliards, l'arrondi mathématique est donc 0.)

Donc notre héro est condamné à survivre entouré de vampires qui en veulent à son hémoglobine. Et ce n'est pas parcequ'il est immunisé contre le virus qu'il est immortel : un coup de dents est toujours mortel, lavées ou pas.


***** La suite de ce billet va dévoiler l'intrigue du film *****

Evidemment, le film insiste plutôt sur le coté scénique d'un Manhattan dévasté et rendu à la nature.
C'est humain, pour un film hollywoodien, de tourner des scènes hollywoodiennes.
C'est hollywoodien d'avoir des courses poursuites et des explosions de partout, et un héro dans un gros 4x4 (comme quoi, au cas où vous seriez le seul survivant d'un monde en perdition, vous seriez bien content d'avoir un 4x4, hein. Vous feriez comment, sinon, pour échapper aux vampires ??)

Là où on trouve le premier accroc au scénario du livre, c'estquand le héro kidnappe un vampire femelle et la séquestre pour tester un vaccin. Il est alors filmé une scène où un vampire mâle prend le risque de s'exposer mortellement pour la sauver. Il ira même jusqu'à pourchasser notre héro dans le but évident de sauver sa congénère. Et le kidnappeur d'enregistrer dans son journal un péremptoire "Il n'y a toujours aucune trace d'humanité chez eux.", parfaitement contraire aux images, et parfaitement contraire au livre qui montre justement cette humanité naissante.

Le grand guignolesque commence alors quand une fille débarque (avec un gamin, au milieu des vampires) pour dire que "Dieu lui a parlé, et lui a dit de venir vers le nord, pour le sauver, et de continuer encore au nord, pour trouver et sauver la dernière colonie qui résiste aux vampires".
Elle le sauve, il trouve un vaccin, il meurt pour la sauver, elle continue au nord, et elle arrive dans une putain de merde de ville américaine avec un grand drapeau américain qui flotte sur une petite église en bois peinte en blanc, et un grand rempart pour se protéger des méchants : le vaccin va éradiquer ces déviants et sauver l'humanité américaine, seul modèle viable de peuple élu par Dieu qui mérite de survivre.

C'est non seulement très con comme idée, mais c'est en plus à l'extrème opposée de la fin du livre. Que je ne vous raconterai pas. Et puis quoi encore ? c'est chacun pour sa gueule, je vous dirai rien.

(mais vous pouvez ne lire que les 30 dernières pages du livre - ce que j'ai fait en l'espace d'un seul caca)

Aucun commentaire: