C'est la question que je me pose encore, la question qui m'est venue immédiatement quand j'ai appris la mort d'une amie, ma "mère" professionnelle, la semaine passée.
Quelqu'un qu'on ne peut pas voir souvent, quelqu'un avec qui on a partagé beaucoup de temps et/ou d'émotions, est dans notre esprit de manière permanente, comme un arbre dans un paysage qui change selon les saisons, évolue parfois, mais garde sa place.
C'est le sentiment que j'ai pour Dominique : toujours là dans mon paysage, et de manière inamovible, un bel arbre solide, toujours un repère fidèle.
Un peu plus éloigné, marquant la fin de l'espace de mon adolescence, il y a ainsi toujours l'arbre aussi doux qu'ébouriffé de Céline, un arbre immense, silencieux mais souriant, et surtout très généreux, ses fruits sont toujours disponibles.
A l'extrémité ouest, un érable tortueux et splendide, brillant et bruyant, c'est Robbert, qui est là secrètement.
Être mort alors c'est devenir un arbre.
S'ancrer dans le sol, ne plus se déplacer mais continuer à suivre le rythme des saisons de la vie de ceux qu'il orne.
Et depuis quelques jours, il pousse des racines à Patrick, il a dû s'arrêter. Les docteurs envoient des rayons pour que les racines se rétractent.
Au fond il y a la mer, d'où on est arrivé. Puis des chemins, des enclos, des obstacles, des cabanes cachées, des culs-de-sac, des clairières lumineuses et des trous nauséabonds, un peu de tout dans ce paysage qui se construit tous les jours.
En avant, on ne voit pas, le brouillard découvre tout doucement tous les jours de nouveaux éléments. Et au fond ? Je ne sais pas, sans doute un mur, ou un vide, ou un entonnoir qui transformera tout ce paysage une fois terminé en un arbre dans un autre paysage.
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