C'est beau la place Carnot

de Bruno

En rentrant du boulot, après la sortie du tram, le soleil baigne toute la ville. Et je traverse la place Carnot (celle qui porte une statue de la République mais n'est pas la place de la République, qui - elle - est plus au nord)...
Un petit terrain de foot où je remarque des joueurs dignes d'une pub Benetton : quelques gamins gitans qui traînent d'habitude au centre Perrache tout proche, des gamins du quartier, des gamins asiatiques des immeubles des quais du Rhône derrière les voûtes, un jeune juif tradi avec kippa et tsitsits, des jeunes arabes lyonnais, et autour des filles bien-propres-sur-elles du quartier d'Ainay, qui regardent, agrippées aux grillages.

Cette place mériterait bien un coup de jeune, surtout son revêtement (des pavés auto-bloquants plus tellement bloqués) et les fontaines déglingués du côté du centre d'échange Perrache (celles que l'on longe en arrivant à Lyon depuis le TGV). Je sais bien que le 2e arrondissement est resté à droite (et je ne me réjouis pas que Broliquier soit encore là...), mais il serait bien que le maire de Lyon, Gérard Collomb, n'oublie pas que le 2e c'est aussi à Lyon, et pas seulement le quartier du prestigieux projetConfluence...

Si cette place n'est donc pas très chic dans ses détails, l'ensemble est tout de même super agréable. Les immenses platanes qui la jalonnent, les grandes pelouses, les façades claires inondées de soleil à toute heure, l'axe République-Victor Hugo qui y débouche, les marchés thématiques réguliers, et le mélange des différentes populations de la presqu'île qui s'y croisent et s'y réunissent me ravissent.

Voyageurs du train en transit, bourgeois catho d'Ainay, immigrés des immeubles délabrés au bord de l'A6-A7, commerçants de la rue Victor Hugo, clochards et SDF de Perrache, bobos sur les terrasses au soleil, étudiants rebelles à la petite semaine de la Catho, prolos de derrière les voûtes, gamins qui fument des joints sur les bancs, juste à côtés des p'tits vieux se plaignant du temps, étudiants artiste-maudit des écoles de graphisme, jeunes filles chevauchant leurs Vélov, promeneurs du dimanche... ET NOUS DEUX !

J'aime notre quartier !