mardi 23 août 2011

Vive la limitation d'internet !

Les FAI pensent à limiter les abonnements internet :
Ce n'est pas crédible, mais l'idée est excellente !

Ce n'est pas crédible parceque les limites ne sont pas quantifiables par les usagers.

Je m'explique :
Faire payer une communication à la minute, cela fait sens, parceque le client sait exactement ce qu'il va payer en fonction de ce qu'il passe comme temps au téléphone.
Pareil pour un kilo de tomate ou un litre d'essence, on SAIT ce qu'on achète.

Alors que pour internet, personne ne peut prédire ce qu'il va "consommer d'internet" quand il se connecte.
La plupart des clients ne savent d'ailleurs même pas faire la différence entre 1Ko, 1Mo, 1Go et 1To.

Certains sites sont gavés de publicités, d'autres se régénèrent automatiquement toutes les 10 minutes, les flux vidéos et/ou audio sont impossibles à quantifier avant vision, des fenêtres surgissantes non sollicitées apparaissent constamment..
Comment faire la différence entre le trafic réellement sollicité par le client, et la foultitude d'octets qui viennent se greffer et faire gonfler le volume qui serait facturé ?

Ce serait prendre le risque que de plus en plus d'internautes installent des logiciels comme ad-block-plus, et ruinerait ainsi tout un pan de l'économie publicitaire d'internet.

Cela dit, à titre préventif, maintenant que vous y êtes, et si les pubs et les fenêtres surgissantes vous gavent autant que moi, installez-le à titre préventif. C'est gratuit, et ce sera toujours ça de pris.
Tant qu'à limiter internet, autant commencer par les pubs.

mardi 9 août 2011

Une couche de phallocratie pour la route ?

Un article est paru dans Le Progrès ces derniers jours. Le Progrès, c'est le quotidien de PQR (presse quotidienne régionale) de la région Rhône-Alpes en gros. L'intitulé de l'article est :Déjà, ça attire l’œil parce qu'on ne sait pas trop de quoi ça veut parler, sinon de sexe ("ébats") à plusieurs et de pédophilie. Et là, ça attire grave ! En général, les articles les plus lus sur ce site arrivent à 12.000 clicks environ. Là, on en est à 56.783 visites le 11 août alors qu'il a été publié le 4 !
Je décortique cet article. Non pas pour son sujet, drame navrant de l'acculturation et de l'abus des plus faibles, non plus pour l'orthographe pas toujours parfaite, mais pour la forme ! On découvre un récit assez plat à la base, truffé d'éclats stylistiques qui n'apportent rien d'autre que... une opinion très phallocrate bourgeoise !

Plantons le décor.
Serge, le personnage central, 32 ans, est un conducteur de bus TCL (transports publics de Lyon) sans histoire : Drôle de petit bonhomme. Toujours d’humeur égale et surtout prêt à servir.

Néanmoins il avait un petit défaut : c'était un gros dragueur en somme. On pourrait encore appeler ça un "bon vivant" :
« Chaud lapin » profitant des multiples occasions pour prolonger à l’horizontale les conversations engagées dans son bus avec des passagères peu farouches

L'auteur nous expose alors avec délice (et faute) :
"À l’insu de son épouse, il a entretenu une triple vie avec deux maîtresses avec lesquels il a eu des enfants. Il travaillait le matin, passait ses après-midi auprès de sa progéniture adultérine et regagnait la couche conjugale à la nuit tombée."
Là encore c'est du Vaudeville, on imagine d'une phrase les courses d'un appartement à l'autre, les mensonges, les stratagèmes, les messages cachés, une dramaturgie classique du comique social populaire . Le lexique est désuet : progéniture adultérine, couche conjugale. Savoureux.

Mais ce qui motive l'article pour de bon, c'est quand Serge déraille : entre femme, maîtresses, clientes à l'horizontale, il a fini par inclure une enfant.
en avril 2010, il a sollicité la participation à ses ébats érotiques de la fille d’une autre conquête
Au passage l'auteur indique que c'est encore une femme différente (encore ce mot pudiquement désuet de conquête).
Celle-ci, dont on apprendra plus bas qu'elle a une personnalité borderline (un mot subitement contemporain) est décrite de manière pire que Serge : Loin de soustraire à cette demande inconcevable, Sabrina, 35 ans, s’est lancée à corps perdu dans cette folie.
Et voilà le cœur du sujet, du titre même :
Pas une seule mais une dizaine de fois où le trio incestueux s’est mélangé et s’est même filmé.

Un "trio incestueux mélangé"! Comme si les trois acteurs étaient au même niveau ! Et le verbe réfléchit "se mélanger" suppose que c'est tout le trio qui est actif, fillette incluse !!!
Pour le moins maladroit... et ça continue quand on lit la suite du récit du journaliste :

Qu'est-ce qui a permis la dénonciation et l'arrêt de "cette folie" ?
Écœurée la petite Amina, du haut de ses six ans a finalement dénoncé les faits à sa tante
La gamine elle-même. Et pour quelle raison ? Écœurée ! Non pas abattue, perturbée, blessée ou psychologiquement traumatisée, non, simplement : ça l’écœure !
Le journaliste finit par présenter les condamnations et le placement de la petite fille. Mais il a encore beaucoup d'indulgence pour le coupable :
Il relève d'abord ce propos de l'avocat : "un problème de prostate l’a complètement perturbé". On croit comprendre qu'il a un problème d'érection, et ça aurait beaucoup perturbé ce "chaud lapin", pauvre dragueur émasculé.
Il est décrit à nouveau : au passé sans tache, il bat sa coulpe, et finalement, la chute qui se veut humoristique de l'article : il devra à présent avoir une… conduite irréprochable est pour le moins douteuse. D'ailleurs on sait juste de lui : Depuis son incarcération, il suit une psychothérapie.

C'est un exemple caricatural de ce que la presse peut donner de grotesque dans le renforcement de la domination du sexe masculin. Ce journaliste n'a peut-être pas lu qu'un puissant de ce monde est tombé dernièrement pour ce genre d'abus...




mercredi 3 août 2011

Marre des robots !

Je suis passé au supermarché en face du boulot, mais en boycottant consciencieusement les "caisses automatiques" pour faire la queue devant une vraie caissière qui sourit et dit bonjour, merci et au revoir.
Et en sortant je me suis dit qu'il fallait que j'écrive à une société d'autoroute (privée grâce à l'UMP) pour demander innocemment ce qu'ils ont fait de l'argent économisé sur les salaires.
Je ne sais pas si je suis le seul à l'avoir remarqué, mais il n'y a quasiment plus personne aux guichets des péages d'autoroute, faut chercher pour payer à un vrai humain, et dans les péages de sorties secondaires, y'a carrément plus personne.
Je demande systématiquement une facture par représailles, mais il faut agir activement.

Je suis donc allé sur la page "contact" de APRR. Pour information, APRR appartient majoritairement au consortium Effarie (composé d’Eiffage et de Macquarie, une banque d'investissement australienne), qui est, comme tous les opérateurs autoroutiers français, très rentable (plus de 60% de marge d'EBITDA) et distribue d'importants dividendes.

Sur leur site, dans un communiqué de presse, on peut lire "Au 30 juin 2011, 130 gares sont télé-exploitées partiellement ou totalement sur les 150 gares que compte le réseau."
130/150 ! Ca veut dire qu'il est effectivement rare de voir quelqu'un...

Bonjour,
Je constate qu'aux péages il y a de moins en moins de personnel pour encaisser les paiements. Dans la plupart des sorties secondaires, il n'y plus personne, mais uniquement des machines, des hauts-parleurs et des caméras. Ce qui n'est pas sans poser problème (attente interminable) dès qu'un incident technique surgit. Vous avez donc dû faire de substantielles économies en diminuant les salaires.
Je n'ai pas remarqué de différence notable sur le réseau autoroutier hormis ces disparitions de personnel, tandis que le prix à payer pour emprunter les autoroutes n'a pas baissé. Pourriez-vous donc m'indiquer vers quel poste budgétaire vous avez versé l'équivalent de cette charge en moins ?
Par ailleurs, que sont devenues les personnes employées dans ces péages secondaires ?
Bien cordialement,


Je sais bien que cet argent a simplement été donné aux actionnaires, de jolis dividendes grâce au gouvernement UMP en 2006.

J'attends la réponse...