dimanche 15 avril 2012

Causette, magazine intelligent

Ce magazine plus féministe du cerveau que du capiton est un délice à dévorer chaque mois : de la dénonciation des machismes à deux balles, de la misogynie intégrée qui resterait invisible sans ces articles, des témoignages de femmes pas ordinaires, des interviews d'hommes humains plus que masculins, etc.
Ce mois-ci (numéro 23), les deux hommes, ce sont Vikash Dhorasoo et un pasteur pas coincé.
Une dénonciation de ces hommes politiques qui se croient tout permis sur leurs collaboratrices, et que les grands partis (PS et UMP en tête) camouflent plus ou moins.
Et un comparatif entre les programmes des partis en lices aux élections très prochaines sur l'écologie (d'où la couverture), franchement original, ça nous change de la dette ou des taxes sur les salaires.
Et il y a même un petit dossier sur la voix !

Mais en plus, à la toute fin, on a ce plaisir une fois la quatrième de couverture tournée :

C'est vrai quoi, d'habitude, un magazine, ça finit sur une pub en pleine page, pour un alcool ou une eau de toilette vendue par une multinationale ou une autre.

Là, rien de tout ça : des branchages dans une forêt. La paix, la nature, le calme, sans prix.

Ah oui, car je n'avais pas précisé : PAS DE PUB dans Causette, uniquement des présentations de bouquins.

A LIRE !
(4,90 €, le prix de la vie sans pub)

jeudi 5 avril 2012

J'aime le charme désuet des notables en cheveux gris et gabardines démodées qui socialisent dans les théâtres de province.

Je suis allé voir hier soir un copain qui joue dans une pièce de théâtre : "Les Apaches", de Macha Makeïeff.

C'était au théâtre du Vellein à Villefontaine, à 30km de toute civilisation.

Le spectacle est une succession de tableaux, chansons, chorégraphies et saynètes se situant dans un théâtre délabré.

Le style de la pièce est assez hétérogène ; il ne faut surtout pas chercher un fil conducteur, mais se laisser entrainer par le talent et la performance des acteurs.
Les scènes se suivent et ne se ressemblent pas : elles créent un nouvel univers éphémère à chaque fois, un instant qui vient s'immiscer entre d'autres instants, et fait de la pièce un concentré d'énergie, un patchwork vivant.

C'est joué par les comédiens comme si c'était vécu par de jeunes voyous qui se savent immortels, tout-puissants, avec cette arrogance crasse des sales gosses téméraires qui échappent à chaque fois par miracle à tout ce a quoi nous, pauvres mortels, cherchons à ne pas être confronté.
C'est violent, c'est moqueur, c'est touchant, c'est maladroit, ça se finit mal ou ça reste en suspens.

La pièce qui nous est montrée est comme la vie de ces garnements : riche, décousue, sans limite et audacieuse.

Bref, j'ai aimé.

La page FaceBook.
L'avis du Nouvel Obs.
(Photo : nouvel Obs)