lundi 12 mai 2014

Nous étions trois, j'commence par moi.

Moi, le barbu et l'stéphanois.

Nous montions les escalators de la gare de Perrache pour raccompagner le stéphanois à son train
(afin de nous assurer qu'il partait bien de notre belle cité qu'il souillait de la lubricité dont les stéphanois sont capables, lubricité qui s'exprimait sur les escalators par de virils attouchements sur l'épaule et des rires aussi joyeux que bruyants, teintée d'une proximité qui pouvait laisser voir que nous étions aussi proxi que mité).

En haut de l'escalier, deux zyvas encagoulés, par les hormones excités, nous ont hélés : "Soyez discrets, hein."
Un poil surpris, et actuellement très énervé par la vie en général -j'y reviendrais peut être-, je lui demandais en retour "Est-ce que tu demandes la même discrétion aux couples hétéros?"
Oui, je sais, je l'ai tutoyé, et c'est mal de tutoyer un nain pas connu.
Mais faut pas trop me chercher, en ce moment -j'y reviendrais peut être-.
Et si tu me dis que 1/ je l'ai déjà dit  et que 2/ je vous tutoie,
alors je vous rappelle qu'il ne faut pas me courir sur le haricot en ce moment -réflexion faite, non, j'y reviendrais pas-.

L'encagoulé abruti excité par les gouines et les pédés (mais pas pour les mêmes raisons -j'y reviendrais sûrement-) observa alors : "Mais vous, vous faites trucs bizarres."
J'avais énormément envie de lui montrer tous les trucs bizarres que je sais faire avec un garçon consentant, mais j'étais trop loin pour savoir s'il sentait, je n'avais donc que la moitié de l'information.

Il s'est alors enquis de notre sexualité (ce qui encore plus mal poli que de tutoyer un petit homme célèbre) sous la forme d'une subtile interrogation : "Z'êtes gay?"
Cela m'a rassuré, s'il avait des doutes, c'est qu'il n'était pas qu'abruti, mais aussi aveugle.

Bruno lui a fait: "bravo, finement observé!", le stéphanois a dit "je vais rater mon train!", et devant le choix cornélien d'instruire un con ou de libérer Lyon d'un indigène, j'ai préféré libérer le stéphanois des horreurs de la ville.
Je regrette un peu, j'aurais bien repoussé les limites de la lubricité encore un peu, mais je reste quand même content d'avoir tenu tête, dans les limites de la bienséante et légendaire courtoisie Lyonnaise.