lundi 3 janvier 2011

Beau beau beau

Dans le trolley ce matin, cette même personne à nouveau, déjà croisée sur la même ligne durant l'été, d'une beauté qui me touche profondément. Un homme d'une vingtaine d'année, brun, de taille moyenne et sans caractère particulier sinon cette beauté dont je ne pouvais me détacher. Pour sûr il a remarqué mon comportement mais le trajet de dix minutes environ m'a sauvé.
Je ne voulais pas m'en approcher de plus de deux mètres, je n'aurais pas alors pu soutenir son regard, je n'aurais pu alors avoir tout le plaisir de prolonger mon extase visuelle, le relâchement de toutes mes articulations fût trop visible, je me serais perdu.

Prenant conscience de ma fascination, j'essayais de comprendre la raison d'une telle sensation. Il avait certes le visage et tout le corps symétrique comme des sociopsychologues l'expliquent, il avait peut-être des traits "moyens", au plus proche des traits typiques de l'homo sapiens sapiens... Non, il devait y avoir quelque chose... Peut-être quelque chose de plus intime... Il était peut-être le portrait de cet homme rêvé pour qui j'ai entamé un journal à l'âge de 16 ans... Brun, le regard un peu triste, le menton carré, les cheveux épais mais souples, le nez droit mais pas trop fin, et un air mélancolique.

Je retrouve cette description de mon idéal, dans mon journal, écrite le 8 décembre 1992 :
"Ce serait un homme mûr n'ayant pas pour autant perdu de sa spontanéité et de son ingénuosité (sic), entre 25 et 35 ans. Il serait cultivé tout en conservant une curiosité entière pour tout ce qui est noble (...). Il exercerait une profession indépendante, qui lui laisse du temps et ne l'obsède pas non plus. Son visage serait légèrement mélancolique, son sourire toujours triste ou nostalgique. Il paraîtrait toujours attentif aux personnes sincères, aux manifestations diverses du naturel paisible.
Il ne croirait pas en un dieu rassurant, mais dans l'Homme. Dans l'unification des hommes vers un état séraphique et généreux, progressiste, sian et réfléchi."

Outre le style un tantinet adolescent, c'est toujours un peu la même description. Sauf qu'aujourd'hui je commence à deviner que c'était ce que j'aspirais à devenir.

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