lundi 11 août 2008

Dans la cour de l'immeuble

Il y a quelques jours, un matin, en partant travailler, après avoir déposé la poubelle dans la benne, je me suis penché sur une photo abîmée qui traînait dans la cour de l'immeuble :
Déjà en retard, je n'avais pas pris le temps de la regarder de plus près. Je l'ai juste prise en photo, parce que cette photo en partie brûlée, un beau garçon devant un soleil couchant, me semblait très intrigante et très porteuse d'histoires...

Et deux jours plus tard, un soir en rentrant, j'ai trouvé ce petit bout de photo dans l'escalier, mais déchirée cette fois et au dos de laquelle on peut lire des bribes d'une lettre...



"...me pour..."
"Gros Bisous"
"...fesses de bé..."
"Je t'ai..."
"mon jean-..."





Et je me prends à imaginer que ces deux photos sont liées. Que c'est le même homme que l'on y voit, en partie ou en détail.
Le première - la brûlée - était de bonne qualité. La seconde - la déchirée - pas mal pixelisée.

Le texte avant tout donne des indices :
-"fesses de bébés" sans doute, et c'est une expression assez typiquement féminine.
-"Je t'aime", pas d'ambiguïté.
-"mon jean-" c'est le début prénom du garçon.

Alors j'imagine le reste :
Y'a du coeur brisé dans l'air, une rupture pas vraiment paisible puisqu'elle a pris la peine de brûler l'image de son amant.
Il est beau, c'est l'été, les vacances... Il n'a peut-être pas été aussi fidèle qu'elle le rêvait.
Elle a reçu une lettre (un coup de fil, un SMS ?...) de ce Jean-... Il lui annonce qu'il a rencontré "quelqu'un d'autre", il est tombé fou amoureux, il ne peut pas continuer à lui mentir, leurs vies sont désormais indéfectiblement séparées, ce quelqu'un est un homme, oui ça surprend mais c'est comme ça, non ce n'est pas de ta faute, tu as été très bien, tout était très bien entre nous, mais c'est comme si je venais de me réveiller, il vaut mieux que tu m'oublies, tu mérites un homme qui saura t'aimer complètement, tu peux penser que je suis un salaud, pourtant sois certaine que je t'ai aimée, mais pas totalement faut-il croire, ne 'tinquiète pas pour eux je vais tenter d'expliquer aussi à mes parents, tu pourras dire la vérité aux tiens si tu veux, non ton frère n'y est pour rien il n'a jamais rien tenté avec moi, ça n'a rien à voir avec toi ni avec personne, c'est moi, je me mets à vivre seulement, je ne suis plus le Jean- que tu connaissais, merci pour toutes ces années... ...


Franchement, quel besoin aurais-je d'une télé ?

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