mardi 29 septembre 2009

Sondage

Ce matin, j'ai entendu Xavier Bertrand sur France Inter, qui disait qu'il trouvait que franchement, il trouve exagéré qu'on poursuive un violeur plus de 30 ans après les faits.

J'ai donc deux questions :
A. Si une fille de 13 ans est droguée et violée, pensez vous qu'il est normal d'abandonner les poursuites sous prétexte que le violeur est à l'étranger ?

B. même question qu'en A., mais en supposant que le violeur est une "star" ?

Maître Eolas (repris dans le Monde, ce journal si imprécis) fait un parallèle entre les artistes qui veulent criminaliser les gros méchants pirates qui téléchargent illégalement, et en même temps demandent la clémence pour un des leur qui viole (il a plaidé coupable) un enfant.

De mon coté, je trouve que le parallèle peut aussi être fait entre des sanctions prises à l'encontre d'un préfet pour des propos licencieux, et la clémence extrême faite à un ami d'enfance du président.

Ce que j'en retiens, c'est la démonstration que la balance de la justice n'est plus juste selon que vous serez puissant ou misérable, connu ou inconnu, la justice s'adaptera. C'est tout à fait contraire à ma vision de la justice.


edit : Tomodo en parle aussi, et il fait parler Emile Louis : « Ça fait chaud au cœur, j'me sens moins seul ; j' regrette seulement de pas avoir de tourné de films dans mon car avec les gamines »

edit 2 : Une lettre ouvert qui force le respect .. Oui, on a aussi voulu que les crimes sexuels soient payés toute la vie.. la vie des indigents, cela va de soi.

6 commentaires:

stef de lyon a dit…

Dans cette histoire, qu'il faut remettre dans le contexte de l'époque, se pose la question de la faute et de la punition.
Le droit nous dit, a juste raison, qu'il faut punir la faute. Mais à quelle fin ? expier ses péchés dans la plus pure tradition judéo chrétienne ? En fait la punition n'a de justification que pour éviter le renouvellement de la faute, ici la récidive .
Mr Polanski a non seulement avoué la faute, mais également fait montre depuis d'une vie exemplaire, defenseur des droits de l'homme, père attentionné, intellectuel et artiste brillant.
De plus sa victime n'a de toute évidence pas pâti de ce présumé viol, elle avait déjà eu des rapports sexuels avant les faits (ce qui ne justifie rien je vous l'avoue...), elle n'a eu visiblement à souffrir que de la publicité que lui a accordé cette "célébrité" involontaire.
Elle même depuis une vie équilibrée et souhaite que l'on enterre cette affaire.
Dès lors la question se pose du pourquoi d'un nouveau procès...

romain blachier a dit…

la fille veut que l'affaire soit enterrée.soit. mais le ministére public a son mot à dire.et ce côté "polanski est connu, on le défend" chez certains m'énerve.

Erwan et Bruno a dit…

Allez surtout lire la lettre ouverte mise en fin de billet ! Edifiant d'injustice.

stef de lyon a dit…

Eh bien justement, cette lettre ouverte va dans mon sens, cet homme refuse (avec raison)une nouvelle punition...
C'est comme pour Polanski, à quoi bon une punition dans son cas, l'oubli n'est il pas la meilleure solution pour tout le monde.

Erwan et Bruno a dit…

Alors pourquoi vouloir oublier Polanski, crier à l'injustice pour lui, et pas pour cet homme ?..
Pourquoi créer des lois de plus en plus répressives, et ne pas les appliquer à Polanski ?

Ca confirme bien mon écoeurement personnel sur une justice à 2 vitesses.

Supermama a dit…

Je viens de lire la lettre, je suis vraiment retournée !
J'étais déjà passablement écoeurée par la défense indigente de tous les cultureux pressés de déclarer Polanski non-coupable au nom de "son talent', de "son art", et j'en passe ! Depuis quand le fait d'être un artiste accorde une quelconque impunité ? De toutes façons, je ne peux décidément pas adhérer à un monde de castes, de privilèges, de justice à deux vitesses. Je ne me prononce pas là sur le fonds, à savoir : compte-tenu des moeurs de l'époque, de l'attitude des parents de la gamine, blablabla ..., Polanski est-il coupable ?
Non, ce qui me dégoûte, c'est de le déclarer A PRIORI non-coupable sous prétexte de la vie qu'il mène aujourd'hui, ou de la carrière qu'il a construite, ou du petit monde de paillette auquel il appartient.

Et à côté de ça, lire la lettre de cet homme, qui, confronté visiblement à une histoire assez semblable, a payé justement, durement et longtemps ce "crime", on est face à un gouffre d'inégalité. Comment vivre dans ce monde là ? Comment accepter la justice de ce monde-là ? Comment faire cohabiter des êtres humains qui vivent ostensiblement dans des mondes si opposés ?

Tout ça me dégoûte et me dépasse ...