mardi 3 juin 2008

Scoop ! Yves Saint Laurent était homosexuel, et son mari était Pierre Bergé.

J'ai envie de vous parler de Pierre Bergé.
C'est indubitablement un homme à multiple facette, représentées par autant de manière que peuvent avoir les journalistes pudibonds de cacher leur gène sur les questions homosexuelles dès qu'il s'agit de faire un papier sur Yves Saint Laurent.
Et là, pas de bol, il faut y passer, à ce papier spécial. Et il faut trouver une fonction, un lien, un truc qui permette de parler du mari de Yves Saint Laurent sans froisser les lecteurs.

Selon 20 minutes, il est "co-fondateur de la griffe Yves Saint Laurent". Rien de plus.

Europe 1 et Radio Canada, citent un timide "compagnon de longue date".

Au Nouvel Obs, on le présente comme "un ami proche".

LCI parle de son "amant", ce qui est sans doute plus juste, mais qui peut nier le caractère illégitime de la locution "l'amant" ?


L'AFP se fait la moins hypocrite en citant "le compagnon dans la vie privée et professionnelle".
Puis cite une longue liste d'hommages.. .. mais aucune mention sur la douleur légitime d'une veuve éplorée.

Quand aurais-je enfin une réelle existence légale et sémantique ??

Bruno précise :
- c'est bien qu'on se foute de sa vie privée.
- en fait, heureusement que les médias ne parlent pas de "partenaire de PaCS", c'est encore plus laid, cette appellation juridique.


Extrait de l'interview de Pierre Bergé sur RTL par Marc Olivier Fogiel (!):
Marc-Olivier Fogiel : Ce n’était pas évident il y a 50 ans de s’afficher comme cela dans un monde de tabous. Faire reculer les tabous, c’était aussi important pour lui ?
Pierre Bergé : Pas tout à fait aussi important que pour moi. Moi, j’avais conscience de faire reculer les tabous. Lui, c’est une question qu’il ne s’est pas posée. Jamais ! Il faut dire aussi --puisque vous êtes en train de parler d’homosexualité, appelons les choses par leur nom-- que c’était beaucoup plus facile quand on s’appelait Jean Cocteau ou Yves Saint Laurent que quand on s’appelait Dupont ou Durand. C’était plus facile quand on était à l’Académie française, et un grand couturier que quand on était tourneur chez Renault, ou conducteur d’autobus.


Lien externe : Je suis content de voir que Rue89 et France Info se sont émus, comme nous, de ces détours sémantiques cache-sexe.


Edit : La suite, ici.

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